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Pollution de l’air dans les écoles

10/05/2019

L’association Respire publie un rapport sur la pollution de l’air dans les écoles. Elle dresse pour la première fois un état des lieux détaillé de la pollution de l’air à proximité des établissements scolaires en Île-de-France (crèches, écoles, collèges et lycées). L’étude repose sur une démarche innovante en open data avec l’analyse de plus de 100 millions de données fournies par Airparif. Les informations pour chaque établissement sont mises à la disposition de tous sur Internet dans une démarche de transparence et de sensibilisation.

Une carte interactive du niveau de pollution par école

Découvrir la carte interactive de la pollution de l'air dans les écoles

Vous voulez savoir quels sont les niveaux de pollution de l’air de l’école de vos enfants ? Respire, publie la première carte interactive de la pollution de l’air dans les écoles d’Île-de-France.
La carte interactive a été réalisée par ServeBox pour Datactivist. Les données ont été traitées et analysées par Datactivist pour Respire. Cette carte a été réalisée en croisant plusieurs sources de données open sources officielles. La source pour les niveaux de pollution de l’air provient de Airparif, l’association agréée de surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France. La liste des crèches est issue des registres de la Caisse nationale des allocations familiales, celle des établissements scolaires de l’Éducation nationale.

Téléchargez Le rapport complet de la pollution de l’air
dans les écoles d’Île-de-France

682 établissements scolaires d’Île-de-France au dessus des seuils

Taux d’établissements scolaires dépassant les seuils de pollution aux NO2 Sur les 12 520 établissements scolaires d’ Île- de-France, en 2017, 682 étaient exposés à des niveaux de pollution de l’air dépassant les normes légales de dioxyde d’azote (NO2). En ce qui concerne les particules, 1 seul établissement dépassait les seuils légaux de PM10 et aucun ne dépassait les seuils de PM2,5.

Malgré ce constat inquiétant, la qualité de l’air s’améliore de manière globale pour les polluants qui sont mesurés.

Entre 2012 et 2017, le nombre d’établissements dépassant les seuils de pollution aux NO2 a été divisé par deux à Paris, passant de 66% des écoles secondaires à 30% d’entre elles.

En petite couronne, ce chiffre est passé de 8,9% à 3,6% et en grande couronne de 0,7% à 0,2%. (Les chiffres sont similaires pour les autres catégories d’établissements). Pour les PM10, elle passe de 1 % à 0 %. Les concentrations de particules (PM10 et PM2,5) chutent dans des proportions similaires.

Entre Paris et la périphérie les différences sont notables.

Cette observation montre que l’opposition classique entre Parisiens et Banlieusards est réductrice pour ce qui concerne la pollution de l’air.  Il faut séparer non pas deux mais trois types Hauts-de-Seine de situations : Paris (très concernée), la proche banlieue ou la petite couronne, soit les départements 92, 93 et 94, (concernée) et grande couronne, soit les départements 77, 78, 91 et 95 (très peu concernée).

Particules fines, un enjeu de seuil

Toutefois, pour les particules, la carte montre des résultats différents si l’on prend en compte les recommandations OMS plutôt que les seuils réglementaires. Or ce sont ces seuils qui sont im- portants pour la santé.

Concernant les PM10, le seuil réglementaire européen est fixé à 40μg/m3 contre une recommandation de l’OMS à 20μg/m3. Pour les PM2,5, le seuil légal européen est situé à 25μg/m3 contre une recommandation de l’OMS à 10μg/m3.

Si on considère les recommandations de l’OMS, 11 427 établissements dépassent les seuils de PM2,5 et 6 257 établissements dépassent les seuils de PM10.

La plus grande partie des établissements en dépassement se situe à Paris. Mais 119 établissements de proche couronne sont également concernés dans la zone urbaine ultradense.

Les recommandations de Respire

Etendre et intensifier des zones à faibles émissions (ZFE)Ce sont des zones dans lesquelles la circulation des véhicules les plus polluants est restreinte. En général aux heures de bureau. Ces ZFE sont relativement courantes dans le monde : il en existe 227 en Europe selon l’étude Airparif.

Créer une voie «verte» sur les autoroutes urbaines. De nombreuses études, en France, en Europe et dans le monde, montrent le bénéfice d’une voie réservée au covoiturage et aux véhicules propres sur des axes routiers importants. Les modalités sont variées, de même que les noms attribués à ces voies.

Mener des mesures locales à proximité immédiate des établissements. L’impact de la circulation routière diminue très rapidement avec la dis- tance. C’est à dire, inversement, que des me- sures très locales de réduction de la pollution automobile peuvent avoir des conséquences im- portantes sur la qualité de l’air dans les écoles. C’est pourquoi, Respire recommande l’adoption de mesures locales autour des établissements concernés.

Renforcer la mesure de la qualité de l’air à l’intérieur des écolesLa loi du 12 juillet 2010 portant engagement na- tional pour l’environnement a posé l’obligation de surveiller périodiquement la qualité de l’air intérieur dans certains établissements rece- vant du public (ERP) accueillant des populations sensibles ou exposés sur de longues périodes, comme les crèches et les écoles. (Ministère Santé, 2013)

Redéfinir les seuils de pollution en fonction des recommandations de l’OMS. Les normes européennes sont largement plus élevées que les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé. Elles ont été créées il y a près de 20 ans et sont aujourd’hui largement ob- solètes au regard des progrès scientifiques et de notre connaissance de la pollution de l’air, au re- gard des progrès technologiques dans les tech- niques de mesure, mais aussi en comparaison des évolutions du parc automobile (véhicules Euro 6).

Rapport école pollution de l’air de l’association Respire

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